Auto-édition pour qui ? Auteur : est-ce fait pour vous ?
Aujourd’hui, je voudrais vous parler de l’auto-édition : sommes-nous des imposteurs ?
Pour plus de fun, ce sera par le biais du livre de Charlie Bregman, spécialisé en auto-édition.
En même temps, je tenterai de répondre à cette terrifiante et glaçante question posée dans le titre.
Oui parce que hier, je suis allée voir Charlie Bregman, puisque nous habitons à 15 km l’un de l’autre. C’était notre deuxième rencontre.
Et que font 2 auteurs qui se rencontrent ?
Ils parlent.
Et de quoi ils parlent ?
D’écriture. D’auto-édition. De l’avenir de l’édition. De sa transformation dans notre société à l’ère du numérique.
Charlie Bregman a écrit plusieurs ouvrages de fiction et guides pratiques pour l’auteur (une sélection tout en bas). Son site Auteurs Indépendants parle d’auto-édition depuis 2006.
Je vais donc chroniquer pour vous son livre sur l’auto-édition : une enquête très complète auprès de 130 auteurs indépendants ! (Disponible numérique ou papier p’tit clic ici)
Donc à travers les âges cet ouvrage, vous allez découvrir à propos de l’Auto-édition : sommes-nous des imposteurs ? Je n’ai pas forcément suivi l’ordre chronologique du livre dont j’ai extrait des passages. Ni bien sûr parlé de tout, loin de là !
J’ai choisi quelques-uns des nombreux graphiques présents dans l’ouvrage pour agrémenter cet article.
Les extraits de son livre (qui ne sont donc pas mes propres mots) sont indiqués en italique.
Vous allez découvrir les points suivants :
- C’est quoi l’auto-édition ?
- Pourquoi devient-on auto-édité ? (c’est vrai, quelle idée)
- Un auto-édité doit porter plusieurs casquettes (non mais c’est du masochisme !)
- Le marketing d’auteur (c’est quoi cette bête ?)
- Les rêves les plus fous des auto-édités (c’est pas la lune non plus)
- Ma conclusion (qui est la meilleure de toute la terre dans les siècles à venir)
- Sélection d’ouvrages de Charlie (fiction et guides pratiques sur l’écriture)
- Mes ressources pour l’auto-édition, le marketing d’auteur et les techniques narratives
Auto-édition, pour qui, pouquoi ?
L’auto-publication
D’abord, ne pas confondre l’auto-édition avec l’auto-publication (ou édition à compte d’auteur).
Pour preuve, Arnaud Nourry, le PDG du groupe Hachette « himself », a prononcé la terrible phrase dans « Les Echos » :
L’auto-édition a toujours existé : ça s’appelle l’édition à compte d’auteur.
Phrase assassine qui a d’ailleurs valu un livre : l’auteur Stéphane Ternoise lui a consacré son sujet.
Pour rappel, l’édition à compte d’auteur est le fait de payer un éditeur pour voir publié son livre (le premier prix démarre à 1600 € et peut aller jusqu’à 3 fois plus cher). Et ce, quelle que soit sa qualité. Autrement dit, n’importe quel torchon peut se retrouver imprimé et propulser son auteur auto-proclamé comme écrivain. (Petite enquête ici)
Ces éditeurs se chargent de l’aspect technique du livre et de l’imprimer. C’est à peu près tout. Souvent, pour ne pas dire presque toujours, le roman du siècle n’est même pas corrigé ! C’est à l’auteur visiblement de s’en charger (ou pas !). Enfin la diffusion est inexistante ou très faible.
C’est donc plutôt une approche commerciale que véritablement éditoriale.
J’ai une petite anecdote à vous raconter à ce sujet. Lorsque j’avais environ 18 ans, j’ai écrit mon premier roman. Mon premier texte qui n’était pas une rédaction. J’avais écrit ma première mini-histoire ! Ce n’était pas très long et il était question d’un enfant juif fait prisonnier dans un camp durant la Seconde G.M. C’était bien sombre. Et le titre était, je m’en souviens, « Bouton de rose barbelé ».
J’étais très fière, je l’avais imprimé et relié pour voir ce que ça donnait. N’y connaissant rien au monde de l’édition, et alors qu’internet n’existait pas encore (« godness », comment faisait-on des recherches à cette époque ?!), je suis tombée je ne sais plus comment sur une maison d’édition à compte d’auteur. J’ignorais, dans ma grande candeur, de quoi il retournait. Mais lorsque j’ai reçu leur courrier disant à peu près ceci : « Chère Mademoiselle Loup, nous avons le plaisir de vous annoncer que votre manuscrit […] a su retenir favorablement toute notre attention », j’étais aux anges !
Heureusement, ça ne s’est pas fait finalement. Trop cher pour moi. C’est après coup que j’ai appris que tout pouvait être publié, dans un système compte d’auteur. Aie, la gloire, ce ne serait pas pour tout de suite !
L’auto-édition
L’arrivée d’Amazon en France en 2012 a marqué le début d’une ère de folle liberté pour l’auteur.
Liberté inégalée jusqu’alors, puisque désormais, tout auteur ou aspirant auteur pouvait directement proposer son livre à ses futurs lecteurs !
En effet, l’auto-édition est la possibilité, facilitée par l’ère du numérique, de publier soi-même son livre. En fait, de faire tout le travail d’un éditeur.
Paf ! De la feuille à la fenêtre du monde. Tout seul, comme un grand. Et tout ça, sans passer par la case éditeur.
Bien sûr, cela a amené aux premières dérives. Des manuscrits vraiment pas pro. Ce qui fait qu’encore aujourd’hui, par méconnaissance du phénomène et des aspirations des « Indés » (auto-édités ou indépendants), l’auto-édition reste le vilain petit canard du monde du livre.
Dans l’esprit de beaucoup de libraires notamment.
Et même auprès de certains publics, habitués aux éditeurs traditionnels (et fort connus !)
La confusion règne !
Ok, donc un auto-édité n’est pas un auto-publié. Et c’est un vrai travail qui l’attend :
En effet, un vrai travail d’auto-édition consiste a minima à :
écrire le livre (casquette d’auteur), le (faire) relire et le (faire) corriger (travail préalable d’édition), le publier (auto-publication), s’activer à le faire connaître (promotion), le mettre en vente (commercialisation), assurer son acheminement jusqu’aux lecteurs (distribution), puis écrire d’autres livres !

Bien sûr, on ne devient pas un auteur parce qu’on publie un livre. On le devient parce qu’un certain nombre de lecteurs l’ont apprécié.
Ce qui implique d’écrire dans le respect de ses lecteurs. D’écrire de façon pro. Et ça, c’est du travail ! Même si on n’a pas à passer 18 heures par jour à écrire, comme le faisait Balzac.
Pour autant, très peu d’auteurs vivent vraiment de leur plume. Le Graal pour les plus passionnés d’entre nous. Le Graal pour moi, en tout cas. L’enquête révèle que 98 % des auteurs sont obligés d’avoir un second métier puisqu’ils touchent seulement 8 % du prix de vente d’un livre (en circuit traditionnel, et non auto-édité, vous suivez ?).
Alors si par définition, un auto-édité n’a pas d’intermédiaires dans la chaîne du livre, on est en droit de penser qu’il va gagner bien plus. Vous allez le voir plus bas, patience.
Pourquoi devient-on auto-édité ?
Vous allez plonger au cœur des pires ténèbres aspirations secrètes des « Indés ».

L’enquête révèle donc qu’1/4 seulement a choisi cette voie par dépit (pas trouvé d’éditeur).
En revanche, les 3/4 l’ont choisie pour la liberté qu’elle offre. Parmi eux, presque la moitié révèlent une stratégie à long terme, visant à trouver un éditeur :
- 25 % souhaitent gagner en visibilité afin qu’un éditeur les contacte
- 17 % souhaitent se constituer un lectorat avant de contacter un éditeur.
Et que peut-on trouver dans la dernière catégorie « autre » ?
- rapports avec leur éditeur
- être plus efficaces dans la promo de leur livre
- avoir une rémunération plus en rapport avec le travail fourni
- manque de temps pour chercher un éditeur
- manque de temps pour travailler le marketing (on y revient un peu plus bas car c’est en effet nécessaire)
- faible coût de l’auto-édition
- vraie opportunité
- sorte de thérapie
- par hasard.
L’enquête révèle également qu’un tiers des auto-édités a déjà été publié chez un éditeur traditionnel. Et justement :
Que pensent les auto-édités de l’édition traditionnelle ?
Pour ce tiers déjà passé par la case « tradi » mais ne le sont plus, les raisons de leur choix varient mais englobent la déception, même si certains gardent espoir d’être à nouveau édités traditionnellement :
- le manque d’implication de leur ancien éditeur pour les promouvoir
- le manque de transparence de leur ancien éditeur sur le nombre de ventes
- les droits d’auteur impayés
- des contrats abusifs (participation aux frais)
- leur indécision face à un tirage épuisé
- inaction vis-à-vis du format numérique
- faillite de l’éditeur
- plus grande proximité avec les lecteurs grâce à l’auto-édition
- satisfaction d’être responsables de A à Z de leur ouvrage
- constatation d’un plus grand nombre de ventes en auto-édités
Que pensent les auto-édités de l’auto-édition ?
Les Avantages :
La liberté arrive loin devant tout le reste !
Tous les détails de l’analyse, ainsi que certaines phrases des participants à l’enquête, se trouvent dans l’ouvrage 😉
Les Difficultés :
La promotion et le marketing arrivent en tête des inconvénients ! Or, ces deux paramètres sont essentiels au succès d’un auteur auto-édité. Ils font toute la différence entre l’auto-publication et l’auto-édition.
Alors comment faire ? Charlie Bregman propose plusieurs solutions détaillées. En résumé, soit l’auto-édité en arrive à se former pour acquérir les compétences nécessaires soit il délègue à ceux qui les possèdent.
On aura compris qu’un auto-édité doit maîtriser ou déléguer, au minimum, plusieurs aspects d’un même métier (celui d’éditeur traditionnel) : correction, mise en page, formatage, graphisme, dépôt pour protection, aspect juridique et fiscal, marketing, diffusion, vente.
Il est inquiétant de noter qu’il ressort de l’enquête que presque 1/4 des interrogés ne protègent pas du tout leur manuscrit ! A l’opposé, un autre quart protègent un même manuscrit par divers procédés.
Voyons maintenant de plus près ce que ce grand sondage révèle sur le travail à fournir !
Un auto-édité doit porter plusieurs casquettes
L’ouvrage de Charlie Bregman fournit des dizaines et des dizaines de graphiques sur plus d’une centaine de pages papier. D’un seul coup d’œil, vous prenez conscience de la répartition des réponses, de leur diversité et de leur proportion. Personnellement, j’adore les graphiques « camembert ».
Le conseiller littéraire
Par exemple, Charlie leur demande s’ils ont recours à un conseiller littéraire pour écrire leur ouvrage. Si oui, leur manière de faire : est-ce que cela leur coûte de l’argent, combien ? Font-ils plutôt des échanges de services ?
Je ne m’étonne pas de lire qu’en France, la culture étant différente de celle des anglo-saxons, peu y ont recours, et encore moins de façon systématique (ceci est une constatation, notre système éditorial et littéraire est très différent).
Le relecteur / Comité de lecture
Près des 3/4 des auto-édités interrogés ont recours à un relecteur au moins. Une grande partie après le point final du manuscrit, une petite portion en cours d’écriture déjà.
Pour ma part, ce point est personnel. Certains vont préférer avoir un œil extérieur et bienveillant sur leur travail, pour voir des choses qu’ils ne sont plus capables de voir, et c’est normal. D’autres n’en ressentiront pas le besoin ou y seront même hostiles. C’est une affaire de goût.
Pour ma contribution personnelle à cette chronique et non celle du livre de Charlie, je vous présente L’Apporte-Plume qui offre aux auteurs la possibilité de relire leur manuscrit. Les lecteurs se pencheront dessus pour un prix modique et rempliront une fiche détaillée qui sera une critique constructive pour l’auteur. C’est très utile aussi pour les passionnés de littérature désireux de découvrir plein d’univers !
La correction
10 % n’y ont pas recours même s’ils reconnaissent implicitement ou explicitement ne pas posséder les compétences suffisantes (2 auteurs répondent que cela n’est pas important pour eux).
Là j’avoue que quand j’entends ça, je suis scandalisée. Est-ce que ceux qui ne font pas relire leur manuscrit se pensent investis d’une toute-puissance orthographique-syntaxique ? Rien ne m’énerve plus que de lire un ebook avec plein de fautes. Je ne parle pas d’une coquille ou même 3 ou 4, mais bien d’un truc mal torché, bourré de fautes. Comme si le métier d’écrivain était différent des autres métiers demandant de revenir dessus, peaufiner ! Si on est auto-édité, c’est qu’on travaille comme un pro. Sinon, vaut mieux ne rien faire. Vraiment, ça me gave grave (« gave grave gave grave » plusieurs fois, vous y arrivez ?) !
D’autant plus que les 3/4 disent que cela ne leur coûte rien ou presque : ce service leur est rendu bénévolement ou par échange de services.
Je propose moi-même ce service de relecture-correction. Vous pouvez jeter un œil sur mes services aux auteurs ici.
Le copywriting
Ou l’art d’écrire pour vendre. Avant de vendre un livre, il faut pré-vendre. Autrement dit : amener le visiteur à l’acte d’achat d’un livre dont l’auteur lui est inconnu ou presque.
En effet, 4 points sont indispensables (3 en librairie physique) à maîtriser pour accrocher le lecteur avant qu’il décide d’acheter. Réfléchissez à votre attitude à vous en tant que lecteur : que regardez-vous avant d’acheter un livre d’un auteur inconnu ou peu connu ?
Vous « éprouvez » d’abord sa couverture. Ensuite, le titre en lui-même. Qu’est-ce qu’il évoque en vous ? Est-ce qu’il vous « parle » ? Puis, si en tant que lecteur vous êtes captivé à ce moment-là, vous lirez la description qui en est faite sur la plateforme de livres ou librairie en ligne. Enfin, le résumé (« 4e de couv » dans le jargon des éditeurs et auto-édités) qui complète la description ou la remplace dans une librairie physique (vous savez, lorsque vous retournez le livre pour lire son verso ?!).
Donc, les auto-édités doivent aussi penser à ces aspects-là :
– Trouver un titre pour leur ouvrage. 4 % ont systématiquement recours à une tierce personne pour trouver le titre.
– La couverture : apparemment, plus de la moitié des auto-édités interrogés estiment que leur couverture est vendeuse. Mais presque autant ne savent pas si elle l’est !
A ce propos, je suis pour ma part assez nulle en graphisme. Pro, je veux dire. Je repère assez bien une couverture pro d’une amateur. Et je suis persuadée qu’une couv doit être pro. Trop d’indés encore se contentent de la créer eux-mêmes, ignorant que cela impacte sur leurs ventes. J’ai moi aussi fait cette erreur pour mon premier roman (Ensorcelé). Désormais, je me tourne vers Bruno, qui est à la fois graphiste et auteur. Il donne des super conseils pour le visuel des couvertures ! Son blog est à 1 clic d’ici.
– Rédiger le résumé de leur ouvrage. 5 % demandent à quelqu’un de s’en charger. Les 3/4 rédigent eux-mêmes ce résumé. Est-ce que ça signifie qu’ils possèdent cette compétence ? C’est un mélange de storytelling et de copywriting et cette partie-là est primordiale pour accrocher le lecteur ! Avec d’autres points comme le titre, le visuel de la couverture et la description sur la plateforme de vente.
– La conversion et le formatage : la préparation du manuscrit pour qu’il soit accepté sur les plateformes d’édition. Pour simplifier les choses, en général, chacune des plateformes a ses règles. Sinon, ce ne serait pas drôle, n’est-ce pas ? En ce domaine, l’enquête de Charlie révèle que presque les 3/4 estiment avoir les compétences nécessaires pour le faire. Les autres recherchent des prestataires de qualité. Et quand on y est passé, je peux vous certifier qu’on galère au début avec la technique ! Ça peut représenter des jours entiers à plancher sur un document !
Et le marketing d’auteur ?
Les auto-édités n’y coupent pas. Evidemment. C’est incontournable. Et c’est le plus gros point noir qui ressort des difficultés de l’auto-édition.
Il s’agit de faire plusieurs actions pour promouvoir son livre. Et en général, un auteur n’aime pas ça.
Un auteur aime écrire. Pas vendre. Et encore moins se vendre.
Il existe plusieurs outils de promotion, que ce soit à court, moyen ou long terme. En voici quelques-uns :
Le blog d’auteur
Vous êtes en train d’en lire un. Un moyen très pratique de communiquer directement avec vos lecteurs, vos fans, et nouer des partenariats. Bref, c’est votre vitrine qui contient un peu de votre âme (aussi, n’y laissez pas traîner n’importe quel sombre secret inavouable).
Autrement dit, 2 auteurs sur 3 ont un blog, ce qui est vraiment un super résultat !
Pour moi, c’est impératif. D’ailleurs, quand je découvre un auteur, je me précipite pour voir s’il tient un blog. Et je me sens très frustrée s’il n’en existe pas (ou s’il est juste une sorte de vitrine de ses livres avec quelques infos, ce qui est souvent le cas pour des auteurs bien connus).
Un blog d’auteur permet de parler de notre travail d’écrivain, de nos techniques, de nos échecs ou espoirs, de nos objectifs, états d’âme (un petit peu), et bien sûr d’exposer nos livres déjà parus !
La distribution
Comment parler de son livre ? Là encore, c’est à l’auteur de s’en charger, puisqu’il est le seul chef aux commandes. C’est aussi une de ses casquettes (à force, y aura plus la place).
Il en ressort que 95 % des auto-édités ont recours aux réseaux sociaux (Twitter, Facebook, Google+, Linkedin, Viadeo, Pinterest…) ! Puis 74 % demandent à leurs réseaux personnels que sont la famille, les amis, collègues, bref ceux qui les connaissent. En 3e position, vient le canal des blogs et envoi de mails (emailing).
Le reste se partage entre les communiqués de presse, les partenariats avec d’autres blogueurs, les dédicaces physiques (salons du livre…) et même par un représentant ! Une toute petite quantité dit ne rien faire du tout pour se faire connaître.
Il existe une foule de choses à faire : créer et animer une chaîne Youtube (donc des vidéos avec notre tronche ou pas), publicités payantes sur internet, dépôt en librairies ou espaces culturels, concours littéraires, distribution de prospectus,…
Livre version numérique
Comment sont diffusés les livres sous format numérique ?
Loin devant, caracole Kdp Amazon, choisie par les 2/3. La plateforme la plus connue, la plus à l’écoute de ses auteurs et la plus vaste et pratique pour ses lecteurs et acheteurs.
Mais bien sûr, il ne faut pas mettre tous ses œufs dans le même panier.
C’est pourquoi, un auto-édité doit augmenter ses chances d’être lu en étant visible un peu partout : Kobo (partenaire de la FNAC) intéresse 1/3 des interrogés. On pourrait s’étonner du petit succès de l’iBookStore d’Apple car il n’intéresse que 15 % de ces auteurs. L’explication, selon Charlie : score qui peut s’expliquer en partie parce que les démarches pour faire entrer un ouvrage dans leur catalogue sont vraiment difficiles pour ceux qui ne parlent pas anglais ou qui n’ont pas recours à un prestataire intermédiaire.
Et dans « Autre », qu’y a-t-il ? 1/3 des auteurs ont répondu qu’ils utilisaient le site de l’imprimeur, celui de l’éditeur (quand ils en ont un), et puis les sites assez connus comme Lulu, Google Play, TheBookEdition, Nook, Youscribe, Payhip, Facebook, et quelques autres encore.
Remarquons aussi que 19 % ne publient pas encore en numérique.
13 % diffusent leur livre à partir de leur propre site. Une toute petite portion, 4 %, vend leurs livres depuis leur page de vente. Et puis il y a aussi ceux qui se tournent vers les plateformes de diffusion de livres gratuits comme monBestSeller et d’autres.
Livre version papier
Comment impriment-ils, à part s’ils ont une presse qui traîne dans leur garage ?
Qu’est-ce qu’on constate ?
Que les 3/4 des « Indés » ont recours à l’impression à la demande.
Pourquoi ce choix ?
Ce choix a plusieurs avantages, comme celui d’avoir une attitude responsable envers l’environnement, en minimisant le gâchis et en n’imprimant les ouvrages que lorsque les lecteurs les réclament, mais surtout, il permet aux auteurs de ne pas avoir à débourser le moindre centime en coûts de fabrication ou de stockage. L’imprimeur vend directement l’ouvrage qu’il a fabriqué au lecteur, et l’auteur ne perçoit que la part qui lui est attribuée.
Il y aussi 12 % des « Indés » qui ne publient pas en papier.
Je vous laisse le plaisir de découvrir les autres répartitions dans le livre de Charlie, si cela vous dit.
Comment est distribuée la version papier ?
Ok, maintenant, il faut les distribuer, les vendre quoi. Ce n’est pas tout le monde qui formate son manuscrit pour qu’il soit vu et vendu sur Amazon. Il existe d’autres plateformes, d’autres moyens, comme le montre le graphique :
En tête, à nouveau, Amazon avec son service d’impression à la demande CreateSpace : 32 %.
Presque autant choisissent l’envoi postal. Ceux-là ont dû se constituer un stock avec un imprimeur ou avec le service CreateSpace, et rien ne les empêche de cumuler l’envoi postal avec le service d’Amazon.
Et puis il y a le moyen culturel : salons du livre, manifestations culturelles, séances de dédicaces (en librairie en général). Choisi quand même par presque la moitié d’entre eux !
Et la librairie, dans tout ça ?
Ça, c’est un sujet sensible.
Parce que c’est un peu la guéguerre, entre auto-édités et libraires.
A la question aux « Indés » pour savoir s’ils sont référencés dans au moins une base de données accessibles aux libraires, 58 % répondent que non.
Pourquoi ?
En tout cas, impossible pour Charlie Bregman de savoir s’il est vraiment utile d’être référencé auprès d’eux pour un auto-édité.
Ce qui est certain, c’est qu’on ne sait trop qui n’aime pas l’autre, et qu’entre les deux parties, c’est tendu comme un string !
Quels sont les objectifs et rêves des auto-édités ?
La traduction
A la question : « Avez-vous déjà traduit ou fait traduire un ou plusieurs de vos ouvrages en anglais ? »:
- 42 % aimeraient bien mais n’en ont pas les moyens
- 28 % n’aimeraient pas et ne l’envisagent pas
- 18 % l’envisagent pour les 2 ans à venir
- 12 % ont déjà vu ce projet réalisé.
Des traductions dans d’autres langues que l’anglais ont aussi été faites (allemand, espagnol, italien, portugais, arabe, japonais, chinois, russe et même de plus rares comme le hongrois, l’israélien, le monténégrin, etc.)
Environ la moitié des auteurs ne sont toutefois pas du tout intéressés par une quelconque traduction. J’avoue que je m’en étonne, étant donné qu’avec une traduction en anglais, c’est quand même une ouverture énorme vers d’autres pays, plus de lecteurs, plus de revenus !
L’adaptation audiovisuelle
Là, les « Indés » sont plus intéressés. C’est vrai qu’en matière d’ouverture sur le monde, c’est encore supérieur à la traduction en anglais (ou autres langues).
Les 2/3 pensent que leur ouvrage pourrait faire l’objet d’une adaptation et seraient donc partant ! 19 % ne parviennent pas à juger si leur livre pourrait intéresser le cinéma ou pas. Presque autant le jugent inadapté pour un tel projet.
La vision à long terme
Que répondent-ils à la question : « Avez-vous un projet éditorial précis pour les prochaines années ? »
Je suis ravie de constater leur ambition : 78 % d’entre eux ont répondu par l’affirmative. C’est donc qu’ils veulent être pro et cohérents dans leur cheminement !
Maintenant, à la question de savoir s’ils aimeraient que leur activité devienne une activité professionnelle à part entière, là encore, l’ambition est dominante : 32 % l’ont pour objectif.
Et les autres ?
7 % disent que c’est déjà le cas. En revanche, 23 % pensent que ce n’est pas possible. 21 % estiment qu’elle restera un simple loisir. Enfin, 17 % ne savent pas encore.
Et les revenus alors ?
La question qu’attendent tous les auteurs, n’est-ce pas ?
Combien on peut gagner ?
Peut-on vraiment gagner sa vie en vendant ses livres ?
Peut-on devenir riche ?
Tadaaaaam !
18 % des auteurs n’ont pas souhaité communiquer sur ce point (normal, on est en France dixit Marjo).
Sur les 107 personnes ayant répondu à la question, on observe que :
- 72 % (77 auteurs) gagnent moins de 100 € grâce à la vente de leurs ouvrages
- 17 % (18 auteurs) gagnent entre 100 et 300 €
- 7 % (8 auteurs) gagnent entre 300 et 2000 €
- 4 % (4 auteurs) gagnent plus de 2000 € (dont 3 au delà de 5000 €).
Il apparaît que l’auto-édition peut être considérée comme un espoir, pour un auteur indépendant, de pouvoir vivre de sa plume, comme cela est le cas pour une centaine d’auteurs à succès, en France, qui ont été propulsés par leurs éditeurs.
Mais cela reste malgré tout marginal a priori, puisque les trois quarts des auteurs gagnent moins de 100 € par mois de la vente de leurs livres, et pire encore, un tiers des auteurs gagnent moins de 15 €.
Bon, ce sera pas évident de devenir millionnaire comme ça.
Ma conclusion
Comment je vois l’avenir des auto-édités ?
Je ne suis pas spécialement visionnaire.
Mais je constate qu’on ne peut plus rester seul dans son coin.
Il faut travailler dans un esprit collaboratif !
L’édition telle qu’on la connaît, doit selon moi évoluer, aller vers autre chose. Du genre : un label d’auteurs indépendants.
Il faudrait aussi que les « Indés » comprennent qu’ils ne peuvent pas tout faire s’ils veulent offrir de la qualité, du pro ! Ça veut dire travailler en partenariat avec un ou des graphistes, correcteurs, techniciens en formatage (quel est le nom ?). Voilà pour le minimum.
De nouveaux concepts, tous en lien avec le livre, l’écrivain, pourraient émerger, comme le conseil littéraire ou l’accompagnement littéraire (incluant par exemple le coaching, l’atelier d’écriture, les techniques d’écriture, le rédactionnel, le conseil en prestataires, que sais-je ?)
Et s’il existait un label qualité auto-édition ? Charlie Bregman les a interrogés à ce sujet, et à la question s’ils seraient intéressés par la mise en place d’un tel label, 50 % ont répondu oui, 43 % peut-être et 7 % non.
Surprise, ce label existe déjà et Charlie en fait même partie. Je l’ignorais et je ne suis pas la seule, puisque 75 % ont répondu qu’ils ne le savaient pas. 22 % le savaient mais n’y ont pas recours. 2 % connaissaient aussi son existence et y ont parfois recours. Aucun n’y a systématiquement recours.
Ce label a la vocation de pouvoir proposer aux lecteurs une liste d’ouvrages qui, d’un point de vue strictement formel, sont de qualité équivalente à ceux de n’importe quel éditeur.
Pour fonctionner, il repose sur des échanges de services entre auteurs principalement, mais aussi avec des lecteurs, des correcteurs, graphistes, ou d’autres spécialistes du formatage numérique.
Ce label est présenté sur le site Auto-Edition qui donne par ailleurs pas mal de conseils et de ressources gratuites. Des auteurs connus du monde des « Indés » en font partie (visibles dans la rubrique « Les auteurs auto-édités »).
Vous l’aurez compris, le temps de la solitude absolue du début à la fin de votre manuscrit est révolu. Bien sûr, la démarche d’écriture, de recherches se fait seul(e), mais je vous recommande vraiment de ne pas rester isolé dans un bunker perdu au fin fond de l’Alaska ni de vous morfondre comme un artiste maudit que personne ne comprend. Partagez avec d’autres auteurs, déplacez-vous si c’est possible, nouez des partenariats, des amitiés peut-être !
Vous ne pouvez pas tout faire. En tout cas pas de façon pro. Et toutes les personnes qui réussissent sont toujours entourées d’une excellente équipe.
Aperçu des ouvrages de Charlie Bregman
Mes ressources
– Techniques d’Ecriture Pro avec les Studios Godefroy : clic
– Plein de conseils techniques, marketing, storytelling et même les coulisses sur leurs géniaux romans. Je parle des auteurs associés M.I.A. : bip !
– Le blog de Charlie sur l’auto-édition (que je remercie d’avoir initié cette enquête) : twit !
– Formation vidéo gratuite sur le marketing d’ebooks, par Jean-Philippe Touzeau, auteur de la série best-seller « La femme sans peur » : dring !
– La Plume autonome (d’Eric Nicolas) propose des conseils et formation en auto-édition, assez orientée marketing : zbam !
– Enfin mon amie écrivain et thérapeute Marjorie Moulineuf parle des coulisses d’un auteur auto-édité : clap !
Voilà, vous êtes parvenu(e) au bout de cet article minuscule. Félicitations si vous êtes toujours là ! Vous faites partie de mes fans absolus.
Et à la question : auto-édition : sommes-nous des imposteurs ? Je réponds assurément que non. Mais nous devons impérativement nous professionnaliser. Coopérer.
Si vous avez des idées de concept de futur pour l’édition ou pour les auto-édités, mettez votre griffe par là 😉
Bonjour Marjorie,
Je viens de lire votre article sur l’auto-édition et je tiens à vous féliciter pour la qualité de vos conseils. Votre retour d’expérience est très enrichissant et je pense que cela pourra aider de nombreux auteurs en devenir. J’ai particulièrement apprécié votre astuce sur la relecture par une tierce personne. C’est une étape importante pour éviter les erreurs et améliorer la qualité de son ouvrage. Merci pour votre partage et j’espère avoir l’occasion de discuter plus en détail avec vous sur le sujet.
Bien cordialement,
Bonjour 🙂
Je vous remercie pour votre appréciation 😊 J’espère en effet que ça pourra aider des auteurs indépendants, même si l’article date maintenant de 7 ans.
Le changement est surtout qu’il est facile désormais de formater le manuscrit sur KDP Amazon pour le livre papier et numérique.
Et aussi que nous sommes énormément d’auteurs désormais, donc forcément plus noyés dans la masse. D’ailleurs mon roman ne décolle pas, il faudrait peut-être que je fasse de la pub.
Ou mieux encore : que j’en écrive d’autres, ce qui est en cours.
Ce serait un plaisir de discuter entre auteurs. Avez-vous écrit un livre sur les échecs ?
Bonne journée
Marjorie
Bonjour Marjorie,
Je tenais à vous féliciter pour votre article sur l’auto-édition et la question de l’imposture. Votre analyse est pertinente et j’ai particulièrement apprécié votre approche honnête et réaliste sur le sujet. Votre article a suscité en moi une réflexion intéressante sur ma propre expérience en tant qu’auteur auto-édité. J’aimerais beaucoup avoir votre avis sur certaines de mes réflexions.
Merci pour cette lecture enrichissante !
Bonjour,
Merci pour votre appréciation, même si cet article date maintenant de 7 ans.
Je pense que le monde de l’auto-édition a un peu changé : d’une part, il est devenu plus facile de formater son document sur KDP d’Amazon, heureusement. Ensuite, à ma connaissance, il n’y a pas vraiment eu de professionnalisation coopérative du côté des « indés ». Certains des sites que je cite n’existent plus (c’est le cas par exemple de l’Apporte-plume de Benoît Couzi), mais les références de l’enquête restent intéressantes.
Vous êtes auteur d’un blog sur les échecs ?
Ils sont plus souvent motivés par le profit rapide sur le dos de l’auteur que de leur donner un produit de qualité. Il arrive parfois que ces « éditeurs » publient n’importe quoi (pourvu que l’auteur paie),
Ensuite les « éditeurs » à compte d’auteur manquent de professionnalisme.
En prenant tous les frais à sa charge, l’écrivain auto édité se retrouve sans garde-fous en cas d’échec.
Bonjour Marjorie,
Le lien pour la méthode Godefroy n’est plus valide! Que se passe-t-t-il? J’ai essayé de m’abonner, ce n’est plus d’actualité?
Merci pour tes précieux conseils éclairants!
Bonjour Fan,
En effet, Fred Godefroy a arrêté pour l’instant son activité pour diverses raisons.
Tu peux suivre librement ses vidéos ici : https://vimeo.com/fredgodefroy
Belle semaine à toi 🙂
Bonjour, Marjorie,
Il y a fort longtemps que je fréquente et pratique l’autoédition.
Mon premier roman autoédité, publié en 1987, s’intitulait « Le nègre foulé ». Il relatait, d’une manière « anonyme » une mésaventure qui m’était arrivée au cours des trois ou quatre années précédentes.
A l’époque, j’avais pris contact avec l’Association des Auteurs Autoédités, fondée par Henri Barelle (Abel Clarté de son pseudo) qui m’a très bien conseillé. Par la suite, j’ai écrit de très nombreux ouvrages pratiques sur commande (pas de problème, c’est la démarche inverse de l’autoédition : j’ai d’abord trouvé des éditeurs – merci les techniques du copywriting – puis j’ai écrit des ouvrages pour eux, moyennant finances).
Entretemps j’ai ouvert des sites Internet (le premier a été créé en mais 1998) sur lesquels j’ai diffusé mes propres ouvrages avec disons un certain succès.
Pour avoir fréquenté de très près le monde de l’édition et en avoir capté à peu près tous les travers (un petit exemple : un auteur envoie son live aux éditions Chose, mais c’est l’édition Truc qui lui répond, un autre encore : tu connais disons une sommité dans le domaine de la littérature, tu franchis très aisément les barrières des tous les comités de lecture possibles et imaginables et un dernier exemple pour finir : désespéré par des refus successifs, tu fais appel à un « directeur littéraire indépendant » qui comme les éditions dites « à compte d’auteur » ne cherche qu’à t’arnaquer) et aussi parce que je veux à toute force rester libre, pour, comme l’écrivait Corneille « rester maître de moi comme de l’univers », j’ai décidé de me tourner exclusivement vers l’autoédition et tout ce que j’ai publié sous mon nom l’a été de cette façon.
Inutile de te dire que j’ai rencontré « à boire et à manger », si j’ose écrire ! J’ai donné – gratuitement – des tas de conseils, ce qui m’a poussé à rédiger un autre livre, « Écrivez… et vendez tous vos écrits » en 1991.
Et puis Amazon est arrivé sur le marché. J’en ai longuement discuté avec mon ami malheureusement défunt Christian Godefroy, nous étions persuadé – je le suis toujours – qu’il s’agissait de la solution d’avenir pour les auteurs qui, comme moi, voulaient rester totalement indépendants.
Et aujourd’hui, pour rien au monde, je ne retournerai dans le monde de l’édition classique. Je ferai comme mon amie Gisèle (Alice Quinn), c’est-à-dire attendre que l’édition électronique de mon roman soit une sorte de « best-seller », grand ou petit, avant de passer à la version papier dans ma maison d’édition, GPE).
Cela dit, je suis persuadé comme toi que, pour être crédibles, les auteurs autoédités doivent se rassembler, même s’ils sont des maniaques de l’indépendance.
Bonne chance à toi, Marjorie, je retourne au boulot pour moi.
Il faut lire « Le nègre floué » et non « Le nègre foulé », ce qui ne signifie rien. et, lus loin, « en mai 1998 » et non « en mais 1998 », non mais ! et une dernière : « persuadés » et non « persuadé ». Ah, les corrections que je ne fais pas au départ sur Internet !
Bonjour Guy,
D’abord merci pour ton partage d’expérience relatif à l’édition en général, et ensuite désolée pour ma réponse plus que tardive. Je n’ai pas reçu de notification de ton commentaire, c’est étrange.
Tu confirmes mon ressenti concernant un groupement des auto-édités. Quelque chose qui leur laisserait leur indépendance malgré tout.
Porte-toi bien et au plaisir 🙂
Marjorie
Vraiment un article des plus instructifs !
Encore une preuve que l’auto-édition fait toujours un peu plus son trou dans le monde littéraire. Concernant les labels d’Indés et cie, je suis totalement d’accord avec cette idée.
Des auteurs indés solitaires ont déjà du mal à sortir du lot et prouver aux autres ce dont ils sont capables, un label de la sorte permettrait d’avoir un soutien, un gage de qualité certaine. Pour le reste, les lecteurs gardent le pouvoir (d’achat).
Mais il faut garder à l’esprit cet esprit de collaboration et d’entraide dans des labels de ce genre et ne pas sombrer dans les travers de l’édition classique (qui n’est pas toute noire non plus).
J’ai découvert ton blog avec cet article Marjorie et je compte bien le suivre assidûment désormais !
Salut Denis, génial, un fan de plus 😉
Et bienvenue par ici.
Oui, la coopération et l’entraide sont primordiales, et je pense pour le travail sur internet en général, d’ailleurs, pour toute personne voulant creuser son sillon de façon pro et sérieuse.
Sans sombrer, comme tu dis, dans les écueils du système d’édition traditionnel. Il faut innover, faire autrement puisque l’auto-édition n’est pas de l’édition traditionnelle, malgré les apparences. Ne serait-ce que pour faire de la promo pour tous les auteurs, pas évident du tout ! Un label permettrait de rassembler des auteurs qui resteraient indépendants mais pourrait y puiser des outils des partenariats, par exemple.
Tout à fait, c’est l’idée que je me fais d’un label. Si jamais ça doit se faire un jour, je suis partant en tout cas !
Bonne continuation à toi!
C’est bon à savoir, Denis. Je pense qu’en cas d’un label, beaucoup d’indés seront présents 😉
Je ne découvre cet article qu’aujourd’hui, mais quelle surprise, Marjorie !
Félicitations pour cet excellent boulot et mille mercis pour les multiples références. Oui, il faut faire bouger les lignes. Faire évoluer les mentalités et en finir avec ce racisme débile envers les autoédités. Je ne compte plus les auteurs de talent que j’ai découverts par ce biais, et je suis très fier de leurs succès mais assez triste de voir à quel point on les boycotte dans les médias.
Pour les libraires… J’envisage de bientôt partir à leur conquête en commençant localement. On en reparlera 😉
Salut Charlie !
Merci 🙂 Honte à moi, j’ai oublié de te prévenir, le principal intéressé lol, dans la frénésie de la publication. Je suis ravie car cet article m’amène beaucoup de visiteurs, je crois que c’est mon record depuis le début de ce blog !
Oui, va falloir remonter les manches lol pour montrer que les auto-édités peuvent aussi faire de l’excellent travail ! Je crois qu’on est vraiment dans une époque charnière, l’édition et le monde du livre sont en pleine mutation depuis le numérique.
Super pour les libraires, affaire à suivre 😉
Article très complet, qui sera certainement utile à beaucoup de monde !
En ce qui concerne les revenus des auteurs autoédités, je suis persuadée que si les 18 % qui n’ont pas répondu l’avaient fait, il y aurait beaucoup plus de monde dans le haut de la fourchette 😉
D’ailleurs, ce serait intéressant que Charlie renouvelle son enquête, histoire de voir comment les choses évoluent.
Coucou Florence,
Ravie de te voir pointer le bout de la plume par ici 😉
J’en profite au passage pour témoigner de la qualité de ta trilogie policière humoristique : j’ai lu le tome 1 et j’ai vraiment adoré ! J’ai les 2 suivants qui ne sauraient tarder à être lus.
J’ai aussi pensé à cette proportion d’auteurs n’ayant pas répondu à la question des revenus ; et je me suis dit : l’ont-ils éludée parce qu’ils gagnent beaucoup (et qu’en France, c’est indécent, on est mal vus et forcément malhonnêtes !!), ou au contraire rien ou si peu que c’était déshonorant de le dire… ?
Le mystère reste entier. Mais je penche moi aussi plutôt pour le haut de la fourchette, car tel est le Français. En tous les cas, ça reste encourageant pour les auto-édités !
Oui, c’est pertinent ce que tu dis à propos de l’enquête de Charlie. Peut-être d’ici 2 à 3 ans, que l’on voie une évolution qui serait peut-être importante…
Merci de ton avis sur Le chat du jeu de quilles : tu sais comme ce genre de retour fait plaisir et motive à continuer 😉
Pour ma part, je n’ai pas lu ton livre, j’avoue, mais je ne suis pas fan de fantasy… Par contre, je suis curieuse de voir arriver ta saga d’une famille touarègue, qui me tente beaucoup plus ! Et puis, moi aussi, ça me rappellera des souvenirs ^^
Ne t’inquiète pas, je comprends tout à fait si on n’aime pas le Genre littéraire 😉
Pour la saga touarègue, je dois d’abord compléter durant quelques mois de la documentation car c’est une fiction historique. Mais je pense que je le ferai en parallèle à la rédaction d’un autre roman.
Le suivant qui sortira, après mon thriller en cours, sera un roman déjà commencé qui se passe aujourd’hui à Jérusalem.
Coucou Florence,
Comme promis, j’ai lu la suite de ta trilogie, que j’ai continué à adorer 🙂
Je l’ai commentée, c’est sur la trilogie, pseudo : Mardje74.
Au plaisir
Merci pour le commentaire, Marjorie. Je suis ravie que la trilogie t’ait plu 🙂
Concernant les revenus, étant donné que j’avais les noms de ceux qui n’ont pas répondu (un seul auteur n’a pas souhaité dévoiler ses coordonnées sur les 130), mon estimation non officielle était en réalité de 7% pour les revenus supérieurs à 2000€. Parmi ceux qui ne souhaitaient pas en parler, il y avait par exemple plusieurs auteurs qui figuraient très régulièrement dans le top des ventes, souvent largement devant ceux qui avaient accepté d’en parler.
Mais pour des raisons de confidentialité, c’est le chiffre de 4% qui a été retenu.
Pour renouveler l’enquête, j’y réfléchis. Mais c’est beaucoup de travail pour décortiquer les résultats, et même si peu de participants à celle-ci ont accepté de prendre le relais pour promouvoir le livre, il y a fort à parier que le nombre de participants à une réédition explose…
Je suppute la même chose, Charlie, concernant le nombre de participants à une nouvelle enquête 🙂
Bonjour Marjorie,
Quel bel article et ô combien enrichissant. Oui, le monde de l’auto-édition est dur pour les indés et ils nous faut nous battre constamment pour parvenir à sortir notre travail du lot d’ouvrages qui paraissent continuellement.
Pour ma part le plaisir d’écrire (www.benoitcouzi-auteur.fr) est complété par celui de me faire connaître. Quelle chance ! C’est ainsi que j’ai fondé L’Apporte-plume que vous avez eu la gentillesse de citer.
Lorsque j’ai voulu faire lire mon premier roman, j’ai visité internet en tous sens mais n’y ai pas trouvé le moyen de faire lire mon travail à un premier public qui me donnerait son avis sans se sentir obligé de m’encenser comme l’avait fait ma famille et mes amis !
L’Apporte-plume permet aux auteurs de recevoir les commentaires des lecteurs qui auront fait le choix de le télécharger mais plus encore une évaluation très détaillée de l’ouvrage peut être établie par le Comité de lecture que nous avons créé pour cet usage. Il semble que nous rendons un service qualifié à ces jeunes auteurs qui nous en remercient très souvent.
Pour ce qui est de la partie qui échappe souvent aux auteurs et qui concerne le marketing je peux annoncer l’ouverture très prochaine d’un nouveau site qui proposera aux indés des outils de promotion allant de la création et l’alimentation de comptes FB ou Twitter à celle de leur blog auteur ou la mise en relation avec des libraires dans le cadre de journées de dédicace et bien d’autres encore.
Vendre un livre nécessite un travail important alors pourquoi ne pas le réduire en s’appuyant sur des outils déjà construits ?
Ecrire est le désir profond de l’auteur, vendre n’est que son espoir.
Bonjour Benoît,
Merci pour votre témoignage, vous qui avez créé le très utile Apporte-Plume et son service de relecture ! C’est souvent lorsqu’on remarque un manque sur le marché, pour nous-mêmes, que l’on peut ensuite le créer !
Je suis très curieuse de découvrir votre prochain site pour les « indés ». Quelle excellente idée ! Je crois d’ailleurs que vont fleurir, de plus en plus cette année, des outils et opportunités ou regroupements pour les auto-édités. Affaire à suivre.
N’hésitez pas, le moment venu, et si vous vous en souvenez bien sûr, à revenir commenter ici pour indiquer votre nouveau site pour les auteurs indépendants 😉
Très belle phrase que vous avez mise, qui met en avant les actions d’écrire et de vendre, pour un auteur.
Coucou Marjorie,
Très intéressant cet article. Je pensais que les auteurs indé étaient un peu plus nombreux à gagner leur vie…
Oui cette problématique de la vente pour les créatifs est vraiment difficile.
Produire et vendre sont des métiers à part entière, très peu de gens ont un don naturel pour les deux. Tout s’apprend mais il y a aussi une question de caractère je pense. Plus difficile pour les introvertis.
Tout un équilibre à trouver entre l’introversion nécessaire à la créativité, et l’extraversion indispensable à la communication. La confiance en soi est sans doute un atout majeur et heureusement, ça aussi ça peut se travailler 😉
Coucou Sandro !
C’est vrai, le vrai succès apportant ne serait-ce que l’équivalent d’un SMIC n’est pas si courant.
C’est vrai qu’il y a aussi une question de tempérament. Même si les écrivains ont une tendance à l’introversion, de par leur activité, je pense que certains ont un peu plus de facilité à vendre que d’autres. Et puis il y a aussi l’expérience qui entre en jeu. Subtil équilibre qui mérite toute notre attention 😉 Un vrai travail sur soi du coup, ce qui peut être positif au final.
Merci pour cet article qui nous donne un peu plus d’informations objectives sur l’auto-édition.
La foule d’informations contradictoires sur l’auto-édition est souvent une des premières difficultés. Ensuite trouver des partenaires et des professionnels de qualité avec un petit budget est souvent un parcours difficile aussi, je vais regarder avec attention tes ressources sur l’auto-édition.
De rien, Rose, c’est le but 😉
Oui, comment démêler le vrai du faux dans toute cette information ?
J’espère que mes ressources t’aideront ou t’orienteront vers d’autres ressources. Il y en a aussi partout, notamment dans l’ouvrage de Charlie Bregman.
Ton article est excellent Marjorie et vraiment très complet. Venant de passer un an à écrire, relire, corriger, faire formater et imprimer par Creatspace + kindle, je suis en pleine phase de marketing et j’avoue que comme tu le dis, quand on est déjà passé par tout ce qui précède et que ce qu’on aime c’est écrire des histoires, le marketing n’est pas ma tasse de thé du tout. Indispensable pourtant…
Des idées : s’entraider entre écrivains auto-édités en écrivant des articles sur le livre d’un confrère, en faisant de la pub sur les réseaux sociaux. Si nous ne nous serrons pas les coudes les uns les autres, nous ne vendrons jamais grand chose et ne serons jamais connus.
Merci pour ce long article qui pose bien toutes les difficultés que rencontrent les indés, et les solutions qu’ils leur apportent.
Coucou Danny, merci je suis ravie si ça peut à la fois informer et passionner !
Oui, rien que le formatage du livre pour qu’il soit accepté par une plateforme, en l’occurrence Amazon, c’est pas évident surtout s’il y a des couacs ou des subtilités qu’on ne connaît pas, en tant que nouveau dans le domaine.
Merci pour tes idées 😉 Oui l’entraide, et il existe pas mal de moyens pour la mettre en place, comme ceux que tu évoques.
Merci Marjorie pour cet article passionnant et à Charlie Bregman pour cette enquête très révélatrice sur l’auto-édition. Les auto-édités sont tout sauf des imposteurs mais très certainement de grands rêveurs ! Je ne vais pas être vraiment originale car tout le le monde le martèle mais ce qui est très difficile dans ce choix assumé de l’auto-édition, ce n’est pas d’écrire des textes de qualité ni de sous-traiter les étapes professionnelles ( correction, conseils éditoriaux, formatage, couverture, etc) mais de vendre. Pour un auteur, donc un artiste (super sensible à son environnement) l’étape la plus difficile est celle de la vente. Faire son trou, trouver son public. Car s’il y a une petite part de chance, le plus gros du travail consiste à faire connaitre son univers, son nom et donner envie aux lecteurs de nous lire.
Un point sur lequel, j’ai douté fut un temps, est sur l’utilité d’un blog d’auteur. C’est évident que cela ne peut assurer des ventes, en revanche, défendre, argumenter et aider les prochains auteurs et faisant connaitre le point de vue et l’expérience des auteurs indés est une vraie jubilation.
Et je reste persuadée que la COOPERATION est notre force et ce qui fera la différence à l’avenir. Bravo et merci Marjorie.
PS : je viens de cliquer sur les vidéos de Jean Philippe Thouzeau. Merci maintenant je suis addict 🙂 et je dois trouver 15 heures pour tout écouter. Savez -vous que vous pouvez augmenter la vitesse de diffusion sur Youtube en cliquant sur la petite roue. Perso, je regarde à 1.5 cela me fait gagner un quart d’heure par vidéo. ça fait bizarre au début mais c’est drôle et efficace !
De rien Marjorie 😉
C’est vrai je pense, les auto-édités sont des rêveurs, tout comme les écrivains en général et les artistes, les créateurs. Ce sont eux qui font rêver avec leurs univers. Avec les entrepreneurs aussi, selon leurs projets. Enfin je ne suis pas sûre que ce soit ce que tu as voulu dire.
Oui, l’étape vente pour les artistes et créateurs est toujours une corvée. On aime être dans notre monde, pas se mettre en avant. Je pense que grâce à certains outils comme le blog auteur ou d’autres, nous pouvons quand même surmonter assez bien cet écueil : on ne fait pas les marchands de tapis mais on crée encore : réseaux sociaux, plateformes de partage d’extraits de notre livre, vidéos pour ceux qui le veulent, il existe heureusement pas mal de moyens qui font parler de nous de façon détournée. Mais bien sûr, on préfère toujours simplement écrire et façonner notre univers.
Je ne connais pas du tout cette astuce de vitesse de diffusion des vidéos. Si ça reste compréhensible, c’est intéressant. Je me penserai en accélération du temps lol.
Un article très intéressant qui a le mérite de mettre les efforts des indés face aux résultats qu’ils obtiennent. Ben oui! en fait, il y a une large place au marketing pour réussir à vendre. Comme le dit Eric Nicolas (de tête): 10% d’écriture et 90% de marketing! Sans cela, difficile! Dur!
Amitiés,
Armand
Salut Armand !
Te voilà déjà par ici, alors que personne ne sait qu’il vient d’être publié. Serais-tu un espion par hasard ? lol
Je ne suis pas tout à fait d’accord avec la phrase d’Eric Nicolas, de la Plume Autonome (que je cite dans mon article). Je crois que ça dépend du fait que ce soit une fiction ou un guide pratique, déjà. Lui écrit beaucoup de guides pratiques, donc ça peut correspondre en ce qui le concerne. Mais pour une fiction, je dirais plutôt : 60 % d’écriture et 40 % de marketing. Pfff pas évident à évaluer !
Amitié
Marjorie